lundi 18 mars 2024

Caunes Minervois (grotte Margat, grotte de Buffens Bas, et grotte du Figuier)

Dimanche 17 mars 2024

participants : Victor (SCA), Kévin (non SCA)

TPST : 4h

 Ce dimanche nous sommes partis à Caunes Minervois afin d'explorer la grotte Margat et la grotte du Figuier. Nous commençons par Margat.

Une fois l'étroiture d'entrée passée nous arrivons dans une grande salle, avec quelques rares concrétions.


La cavité est labyrinthique, la topographie n'est pas à jour. C'est assez difficile de se repérer à travers les éboulis. Nous avons néanmoins repéré les trois galeries principales.

Il n'y a pas grand chose à dire sur cette grande cavité qui se résume à des éboulis, de l'argile et quelques rares concrétions. Quelques passages sont assez dangereux, avec des risques d'éboulement (plusieurs blocs se sont détachés sous notre poids). 
Nous en ressortons un peu déçus et partons pour la grotte du Figuier située plus au Nord. Sur le chemin nous tombons par hasard sur la petite grotte de Buffens Bas, que nous explorons rapidement. Attention  : Il y a plein de puces !!!

Le chemin qui conduit à la grotte du Figuier offre une très belle vue sur la vallée de l'Argent Double :
Une fois en haut, un immense figuier marque l'entrée de la grotte. Un ressaut très lisse nous impose d'équiper la descente avec l'échelle prêtée par Daniel C.
La grotte du Figuier se présente sous la forme d'une large galerie en pan incliné qui se développe en forme de cône. Elle est assez impressionnante par son volume, et on peut y admirer de belles formations.

Nous repérons de très vieilles inscriptions à plusieurs endroits, notamment deux inscriptions datées de 1626.

La grotte est également connue pour avoir accueilli un site archéologique bouleversé. De très nombreux tessons de céramiques jonchent le sol au fond de la cavité, après avoir raviné sur tout le pan incliné.
On y trouve des tessons de différentes périodes : céramique modelée à surface polie de l'âge du Bronze, céramique indigène non tournée de l'âge du fer, tessons d'amphores puniques et étrusques, des fragments d'urnes et d'écuelles en céramique polie de l'Antiquité tardive.


Ce mélange de différentes couches archéologiques est plutôt déstabilisant. Les vestiges devaient sans doute être situés à l'entrée de la grotte et ont fini par raviner par le biais du ruissellement et des éboulements successifs.

En définitif, la grotte du Figuier de Caunes Minervois est une cavité bien atypique. Sa forme en cône, ses grands volumes, sa forte pente et ses nombreux vestiges archéologiques en font une grotte très intéressante.

dimanche 17 mars 2024

12ième à coume Froide, le front repart dans du nouveau

Samedi 16/03/24

Perte de Coume Froide

Participants : JLuc, Dom, Félix, Béa (CDS 07), Philippe, Henri, Alary, Flo, Laurent

TPST : 7h

Certes on est pas encore aux presque 60 sorties du trou du Bidon, mais on poursuit le chantier en équipe nombreuse dès que les disponibilités le permettent.

Presque un mois depuis la dernière séance, entretemps il y a eu une crue sur le plateau, et la veille un gros orage s'est abattu sur le secteur. On s'attendait donc à voir du changement dans le trou...

Finalement, on s'aperçoit que la vallée ne s'est pas remise à couler, tout du moins pas jusqu'à la perte principale. De grosses infiltrations se sont produites sous terre, mais pour la première fois depuis le début de l'hiver, rien n'a bougé dans la cavité.

En revanche le courant d'air est faible, un phénomène déjà observé jusqu'à 48 heures après une crue; il doit y avoir un passage qui se met en eau partiellement et temporairement plus bas...

Après une grosse matinée de travail, l'ancien fond et sa lucarne ventilée commencent à réapparaitre sur la gauche. Plusieurs gros blocs sont éliminés.

Déblayage de l'ancien passage

Après les quelques mètres de trémie instable que nous venons de déblayer, une paroi saine et sonnant clair, agrémentée de quelques vieilles concrétions, est retrouvée, plongeant vers le bas à 60°. Ce sera le fil conducteur pour la suite. Un mètre de plus est gagné en la suivant.

Quelques minutes avant la fin de séance, un bloc fragilisé par les vibrations du jour, et dont les contours étaient dissimulés dans l'argile, se détache soudain du plafond de cette fameuse zone instable, et vient caresser fermement Flo et Alary. Plus de peur que de mal, mais ça démontre qu'il faut rester vigilant dans ce contexte marno-calcaire ayant joué en compression.

Fond actuel. Le cube au plafond finira par se détacher en fin de séance

L'expertise de JLuc, qui a tout vu depuis l'arrière, se veut rassurante : le dessus, plus massif, tiendra.
Nous voici donc revenus sur le front de l'inconnu, là où le courant d'air s'était décuplé avant que le secteur ne soit déstabilisé.
Nous espérons à présent un contexte similaire à la perte de la Vernouze, où la cavité s'était brutalement ouverte dans du rocher sain après une zone d'entrée broyée et peu engageante. A suivre...

 

mercredi 13 mars 2024

Un pseudo-karst dans le grès ?

Mercredi 13/03/24

Forêt d'Arques - prospection

Sortie solo - TPES 3h

Avec la météo irrésistible de cet après-midi, incursion forestière sur le bassin versant du Rialsesse, à 10mn de la maison, dans une zone où j'avais déjà repéré quelques petites dolines il y a longtemps en cherchant des champignons. La particularité du secteur c'est qu'il n'y a pas de calcaire, seulement du grès bien siliceux...

Une première découverte de perte en descendant un ruisseau à sec mais ayant bien coulé il y a peu. Pas de roche visible mais un petit trou soufflant bien froid dans la terre sur le rebord de la doline. A revoir après une forte crue...

Plus loin, après une longue zone stérile remplie de mouillères, un nouveau ruisseau qui coule un peu s'encaisse assez brutalement et invite à le suivre. Après une centaine de mètres de bartas bien piquant, le ruisseau plonge dans une belle doline ressemblant à celle du Bournasset. Un premier trou ventilé apparait sur le rebord et cette fois la roche gréseuse affleure. Le ruisseau s'infiltre un peu avant.

Trou plongeant dans le grès

Le fond de la perte est bouché par des feuilles, mais de l'autre côté une perte annexe est restée ouverte. Elle est bien nettoyée et un bon courant d'air froid en sort. La désobstruction est tentante...

Vue d'ensemble de la doline-perte. Le trou souffleur est à droite derrière les troncs

Trou souffleur absorbant pas mal d'eau en crue

Vu l'éloignement entre les pertes, la question de l'existence d'un réseau souterrain dans ce coin se pose. L'emplacement de la résurgence sera également à déterminer, car si c'est la source d'Arques, ça ferait un sacré potentiel.
Un contexte original qui méritera une ou deux séances de sondage à l'occasion et de nouvelles prospections.


Stage Prepa Initiateur dans le Lot

Du samedi 2 mars au samedi 9 mars 2024

En vue de passer le stage d'initiateur, et afin de découvrir un massif karstique fameux, mais que je ne connais pas, j'ai participé à un stage organisé par Chloé Valette et Charles Locoq dans le département du Lot. 

 

Beaucoup de participants (plus de 20), plusieurs stages se cotoient : initiation, perfection et prépa init. Plus de 10 cadres. Le gite de Cabreret est le lieu idéal, il y a de l'espace pour dormir, pour manger, pour le matos. Et nous sommes proches des différents causses du secteur. Beaucoup de gens très différents, autant chez les cadres que chez les stagiaires. Beaucoup de rencontres et de chouettes discussions : on partage autour des différentes explorations en cours de chacun (Plateau de Sault, causse Méjean, Pierre Saint-Martin, Arbeilles, Lot, Chine et même Bretagne !) , les découvertes archéos (notamment celles du Vieux Lyon, grâce au rapport de fouille de Cédric qui vient d'être terminé), des astuces de progression et d'équipement, de matériel, d'anecdotes en tout genre....et j'en passe. 

 

Lors de ce stage je cherche à me perfectionner en équipement. C'est-à-dire, avoir à équiper des cavités difficiles, et travailler la sécurité, la lisibilité et le confort de mon équipement. Je cherche aussi à me perfectionné en encadrements, d'un point de vue techniques bien-sûr (dégagement, auto-secours, rechap et assistance) mais aussi d'un point de vue théorique et postural. C'est ainsi que à chaque sortie de trou, lorsque le cadre avec qui j'avais passé la journée sous-terre me demandait ce que je voulais faire le lendemain je lui répondait : "je veux avoir à équiper des trucs chiants". Et j'ai été bien servi : de l'étroit, du mouillé, du pendule, du grand puits très fractionné et de la vire aérienne. Pendant les trois premiers jours j'ai fait binôme avec Emilie, inscrite au stage pour pratiquer l'équipement. Depuis 10 ans elle participe a des explos dans le Lot, elle pratique la topo, elle creuse, elle est sherpas pour de nombreuses plongées souterraines, mais elle ne manie pas beaucoup la corde. Finalement, ces premiers jours de stages, j'ai beaucoup équiper, elle écoutait attentivement les conseils des différents cadre, et elle déséquipait. 

Ensemble nous sommes allé dans L'Igue Noir, la Verrerie et Geniez 2. J'ai ensuite fait équipe avec Bogdan, originaire de Roumanie il habite en Dordogne. Ensemble nous sommes allés à L'Igue de Toulze et de Saint Martin. 

Pour le dernier jour, j'ai dit que je serai content d'aller au fond du trou le plus profond du Lot : l'Igue de Viazac. Nous étions plusieurs dans ce cas, une équipe de 10 ! Le trou, est très joli et majestueux, en gros il s'agit d'une succession de deux larges puits qui nous amène vers -230 à une zone boueuse et gazé.....mais avec un lac. La cavité, continue après le lac, elle développe sur plusieurs kilomètres et son point bas est un peu plus bas. Nous n'y sommes pas allés, je n'aurais donc pas tapé du pied le point bas actuel connu du Lot..... 

Conclusion : une très bonne semaine avec un stage organisé aux petits oignons, des cades très instructifs, plein de situations d'équipements variés, et la découvertes de plein de nouvelles cavités. Objectif : participer à un stage d'initiateur d'ici 1 an environ Pour infos : je leur ai acheté le spéléoguide du Lot 2022, si quelqu'un en à besoin, qu'il me le demande. 

Clément S

mardi 12 mars 2024

58ième au Bidon

Dimanche 10 Mars 2024

Participants : Victor.P, Henri.G, Daniel.M, Alary

TPST: 6h / Trou du Bidon

Une véritable désob interclub ! Quand nous n'y sommes pas, le SCM y est présent, et y met toute son énergie ! Cela rend l'avancée d'une session sur l'autre très satisfaisante.

Nous arrivons un peu avant 10h, et je déscends en premier. Le trou commence à se verticaliser correctement ! L'équipe de samedi a réalisé un tir avant de partir, quelques bons blocs sont présents, et une grosse fissure dans la paroi me fait de l'œil. Je commence par réduire les blocs, que nous remontons par gamatte volante, et je sonde la fissure au pied de biche... ça sent le bon morceau ! Et effectivement, je sors un beau pan de mur.

À droite, le bloc issu de la fissure

Maintenant, il faut réduire tout ça à grand coup de massette, je m'en occupe avec plaisir. Au bout de quelque temps, les blocs ont laissés place à un très bel espace pour travailler confort, Henri me reprend à ce moment là (j'ai chaud). À partir de là, les très lourds sacs de gravats vont se suivre, et réduire en poids, heureusement pour Daniel qui gère les arrivages depuis tout en haut !
Henri au front
Durant la journée, nous avons été gâtés par le courant d'air intermittent, venant renouveler l'air et l'espoir. Le grondement et le souffle à travers les galets sont encore et toujours très impressionnant. Désormais, Henri creuse le sol et la paroi de gauche (ou de droite, selon le sens...), d'où sort une grande partie de l'air provenant d'une veine de galets grossiers. 
Et puis il est rapidement midi, nous sortons, sauf Daniel, qui décent pour discuter avec la roche. Et pile à ce moment là, une intermittence se produit au fond du trou du Bidon. En même temps, Victor et Henri qui sont allés voir l'entrée des Borie avec la poubelle, assistent au même courant d'air spectaculaire, depuis l'extérieur ! 

Vidéo de Victor:
L'après midi, même chose que ce matin. Reduction de bloc, extraction, remplissage de sac, extraction, stockage, etc... jusqu'à 16h, où nous quittons finalement le chantier, après une bonne journée !

Vidéo récap de Daniel:

dimanche 10 mars 2024

Stage techniques légères sur le Plateau d'Albion (Vaucluse)

Samedi 2 au samedi 9 mars 2024

participant SCA : Félix

Je me suis inscrit sur un stage techniques légères sur le Plateau d'Albion, dans le Vaucluse.

L'hébergement se fait à l'ASPA, un gîte géré par 2 spéléos : Harry Lankester (BE et Instructeur fédéral, et organisateur de ce stage), et Marie-Cléia Lankester (Monitrice (il me semble) et responsable de la commission environnement de la fédé). Bref, le gîte est super, pensé pour la spéléo (une grange pour le matos collectif, un "tunnel" où on peut mettre nos affaires spéléos, un grand évier et 2 machines à laver pour laver le matos, et la chaufferie pour faire sécher les combis pendant la nuit), et avec une nourriture excellente et bien adaptée à l'activité spéléo.

 Sur le stage, il y a différentes options : découverte, SFP1 (perfectionnement en progression et commencer à équiper), SFP2 (s'améliorer à l’équipement), prépa initiateur, et techniques légères. On est 15 stagiaires au total, pour 7 cadres de haut niveau (1 instructeur, 2 moniteurs, 1 BE, et 3 initiateurs vraiment pêchus)

Pour ma part, je suis inscrit sur la partie techniques légères, avec Béa (que je connais bien, et qui n'arrivera que le lundi matin) et Daniel. Pour ceux qui ne connaissent pas, les techniques légères, c'est de la corde de 8mm (principalement, pour 2 petits ressauts on a eut droit à de la pureline en 6mm), des mousquetons doigts fils (type mousquetons de dégaine) qui restent CE, beaucoup d'AS (y compris des minuscules qui ne servent qu'à remplacer mousqueton + plaquette) et de dynemas, et bien sûr des plaquettes (dans lesquelles on passera parfois directement la corde pour économiser les mousquetons).

Et particularité de ce stage : le but est de faire des grands puits (ce à quoi le plateau d’Albion se prête bien).

Samedi : arrivée au gîte

Le rdv est donné à 16h. Présentation du stage, présentation de l'hydrologie et de la géologie du plateau d'Albion, et avertissement : il va commencer à pleuvoir en début de soirée, et il va pleuvoir beaucoup jusqu'au dimanche soir. Ils annoncent entre 60 et 110mm en 30h, sachant que le sol est déjà bien gorgé d'eau par les grosses pluies du week-end précédent.

Harry : "Le Jacky est une cavité sèche ... prends la combi enduite"

Préparation des kits pour le lendemain.

Dimanche : Aven Jacky, objectif le fond (environ -150)

Participants : Félix, Daniel, Raph (Cadre).

TPST : 5h

Ayant le matériel propre, on monte tout équipé (baudrier compris) dans la voiture de Raph. Je connais déjà la cavité, et la dernière fois j'avais équipé la partie basse. Il est donc décidé que j'équipe le début cette fois-ci. Je pars donc de la voiture 10 minutes avant les 2 autres (qui restent au secs), et ils me rejoignent au moment où je fini d'installer la dev dans le puits d'entré : synchro parfaite!

Je continue à équiper, sur un équipement un peu vieillissant, obligeant à improviser un peu quand les spits sont morts (les suiveurs ajouteront quelques AF). Et effectivement, la cavité réputée sèche mouille pas mal : je suis très contenant d'avoir pris ma combi enduite presque neuve (même si une texair aurait été encore mieux). Après quelques puits, je propose qu'on tourne plus tôt que prévu pour que Daniel puisse se réchauffer un peu, et commençant à pressentir qu'on n’atteindra pas l'objectif, vu que ça mouille de plus en plus. Pendant que Daniel équipe, je sors régulièrement le poncho et la bougie à alcool pour me réchauffer un peu. À -70, on décide de renoncer : on est tous trompés et frigorifiés, et le passage qui suit arrose encore plus. On ressort, quelle chance, pendant une petite accalmie (la pluie reprendra pendant la route de retour). Mais avec nos -70, on a quand même battu le record de profondeur de la journée : certains groupes on fait demi-tour tellement vite qu'ils étaient de retour au gîte à 10h30.

Lundi : Aven du Caladaïre (objectif -250)

Participants : Félix, Daniel, Béa, Laura alias Lo (Cadre), Sevan (Cadre).

TPST : 6h

J'équipe le puits d'entré : un très beau P70!

Le P70 (photo par Sevan)


Ensuite, Daniel équipe le ressaut qui suit et le P100.

Pendant que Daniel équipe sous la supervision de Lo, on fait de la technique avec Sevan : Décrochage, Auto-moulinette (pour Béa), Balancier espagnol (pour moi), et techniques optimisées de passage de nœud (que je connaissais déjà, mais pas Béa).
 

Balancier espagnol en cours de mise en place (photo par Sevan)

On descend ensuite le P100, qui est grandiose. Par contre, il arrose sévère : en 10 minutes de descentes, on est trempés (Bravo à Daniel qui a du passer environ 1h sous la douche pour l'équiper). La suite est un petit boyau avec un débit de plusieurs litres par secondes : ça pourrait se passer, mais on commencerait à risquer l'hypothermie pour ceux qui n’équipent pas et attendent : on décide de faire demi tour. Béa déséquipe.

Après vérification, on n'a pas raté grand chose : on a fait la partie la plus belle de la cavité, le reste de ce qui était prévu n'a pas beaucoup d'intérêt (et ensuite, ça devient carrément infâme, excepté un autre P100 presque au fond). Bref, une sortie à -180 est vraiment sympas, au-delà, ça devient plutôt pénible d'après ce que j'ai compris.

Mardi : Aven du Jean Nouveau (objectif -327)

Participants : Félix, Daniel, Béa,Harry (Cadre).

TPST : 7h 

La veille au soir, Harry nous laisse le choix de l'objectif : -327 ou -400. Au vu du rythme du groupe les jours précédents (et que lors du stage M0, on s'était arrêté vers -300 faute de temps), on décide de viser -327.

Quand on arrive, la cavité est équipée, mais pas de voitures en place. Harry savait qu'une équipe y était allé le samedi, et suppose donc qu'ils ont abandonné leur matériel pour échapper à la crue. Il tente de les contacter sans succès. On décide de re-équiper par dessus leur équipement.

J'équipe jusqu'à -187 (un petit puits, puis un P167 !!!). La cavité est brochée, et la corde en place sert de guide, donc en 1h20 j'ai fini mon équipement (avec quelques améliorations par rapport à l’équipement de l'autre équipe).

Béa prend la suite, puis Daniel. Bien mouillé, je passe le plus gros de mon temps sous le Poncho avec la bougie.

On fini par atteindre l'objectif fixé. Coté temps, on aurait probablement pu pousser jusqu'à -400 si on avait pris le matos, mais honnêtement, mouillé comme j'étais, je n'étais pas mécontent de m'arrêter là.

Au retour, on croisera l'équipe qui avait équipé la cavité : au final, ils avaient volontairement laissé équipé, pour revenir poursuivre leur opération de dépollution.

 

Mercredi : Aven Aubert (objectif -200)

Participants : Félix, Daniel, Béa, Raph (Cadre).

TPST : 6h

Pour la journée "repos" du mercredi, Harry nous a prévu un -200 "facile".

L'entrée s'ouvre au milieu d'une volière (avec un accès spécial pour les spéléos). En effet, l'entrée a été trouvée par le bas depuis le réseau du soufleur d'Albion, après un total de 200m d'escalades en artif!.

J'équipe une série de petits puits dans la zone d'entrée. Ça arrose dès le puits d'entrée, et le méandre/boyau qui suit coule bien (alors qu'il ne coulait pas la fois où Béa était déjà venue). Sur un des puits, je dois bien bidouiller pour aller chercher très loin le hors crue pour éviter de trop se mouiller (au retour, on trouvera 2 broches là pour ça, mais quasiment impossibles à trouver si on ne les connaît pas : cachées derrière une lame, et avec un pendule à 45° à faire pour les atteindre).

Béa prends la suite avec une vire remontante enchaînant sur un P100 (puits de l'adrénaline) avec une belle cascade qui coule (qui s'écrase sur un palier intermédiaire, avant de finir sa descente). La descente se compose uniquement de fracs pendulaires (tous dans le même sens), pour toujours s'écarter de la cascade. 

Daniel équipe le P55 final (puits de l'aboutissement), qui est encore plus impressionnant que le P100. Arrivé en bas, l'objectif est atteint!

On avance une dizaine de minutes de plus dans le méandre qui suit : pas très agréable, ni très intéressant.

Jeudi : Aven des Papiers (objectif -167)

Participants : Félix, Béa, Michel (Cadre).

TPST : 6h

 Daniel, un peu fatigué, part sur une cavité moins physique. L'objectif du jour est "modeste" (par rapport aux autres jours), mais on nous a prévenu : la cavité est difficile!

Béa équipe le début : tête de puits étroite, la suite est une succession de ressauts très fractionnés pour éviter les frottements de la corde (les frottements de la combi sont impossibles à éviter : le passage est souvent tellement étroit que je ne peux pas voir où je mets les pieds!

Arrivé en bas de la première corde, une petite "salle" de 2-3m² permets de se tenir debout à 2. Il faut ensuite remonter une petite escalade équipée en fixe sur une 10ène de mètres (ce qui me prends pas loin de 10 minutes avec le kit qui se coince plusieurs fois). Nouvelle suite de petits puits, généralement pas bien large.

Je reprends ensuite l’équipement. Les têtes de puits sont toujours aussi étroites pour la plupart, même si la base des puits commence à l'être un petit peu moins. Pour une suite de 2 petits ressauts, Michel me propose de ne pas utiliser la corde prévue, mais sa pure-line, une cordelette de 6mm à base de dyneema : ça file bien! (les tests sur corde neuve sont concluants (avec certaines limitations, comme le fait qu'il ne faut aucun choc, donc que tous les fractios doivent être doublés), mais les tests au vieillissement sont encore en cours). Je poursuis l'équippement jusqu'à l'objectif.

Au retour, on veillera scrupuleusement à appliquer le conseil de Michel : lorsque la sortie de puits est étroite, on fait passer le kit en premier. Et lorsque le puits lui même est trop étroit pour gérer le kit en dessous de soi, alors on le fait passer au dessus ne nous même dans la remontée (c'est pénible, mais moins qu'un kit qui se coince sous nous dans une étroiture verticale). La remontée sur la pure-line est très agréable (aucun effet yoyo). Sinon, globalement, la remontée avec un kit dans les puits étroits est laborieuse, mais moins horrible que je ne m'y attendais.

Vendredi : Aven Julien (objectif -250 à -350)

Participants : Félix, Daniel, Flo, Jack, Michel (Cadre), Savan (Cadre).

TPST : 9h30

Pour le vendredi, c'est journée "Grande sortie". Initialement, il est prévu que l'équipe techniques légères aille à l'Autran avec quelques autres du stage perfectionnement. Mais vu que les puits d'entrés sont déjà équipés le jeudi, il ne reste que le P103 et le 40 qui suit à équiper pour atteindre l'objectif de -400. Étant déjà allé jusqu'à -360 lors du M0 (mais on avait équipé depuis le début), et aillant équipé le P103, il n'y aurait que le P40 pour moi à équiper que je ne connais pas.

Je décide donc de m’inscrire plutôt pour l'Aven Julien (qui est en ce moment équipé en fixe), la seule cavité parmi celles proposées que je ne connais pas.

Et je ne regrette pas mon choix : la cavité (elle aussi ouverte depuis le bas suite à des escalades en artif) débute par une trappe fermée à clef et une buse. S'en suit une série de petits puits un peu arrosés, mais ça va. On espère juste que ça n'empirera pas trop pendant qu'on est dedans (40mm de pluie annoncés dans l'après-midi et la soirée), faute de quoi on ressortira trempés.

Arrivés en bas, on fait un crochet par la galerie des coupoles (magnifiques coupoles au plafond, dus à l'air (et au CO2) sous pression lors des anciennes mises en charges). Puis on poursuit jusqu'à la galerie du costard : on se croirait presque en Ardèche (moi qui croyait que le plateau d'Albion s'était sans aucun intérêt coté concrétions), avec de nombreuses coulées et stalagmites jaunâtres voir jaunes.

Galerie du Costard (photo de Sevan)

 

Plus loin, on arrive sur une zone étroite, où Daniel, Fatigué, décide de faire demi-tour, accompagné par Michel. Derrière la zone étroite, c'est tout aussi beau (voir plus) que dans la galerie du Costard, mais plus étroit. On trouve encore de nombreuses concrétions dans le jaune, voir dans l'orange pour certaines. On pousse encore un peu plus loin, avec une nouvelle zone étroite, un méandre, et un P20 que seul Sevan et moi descendront : on serait bien allé plus loin, mais Flo et Jack commencent à appréhender le retour et préfèrent s'arrêter là. Donc demi-tour. On a au moins atteint l'objectif minimal (-250).

Au début des puits d'entrés, Jack m'appelle : Sevan ne va pas bien, il faut que je vienne le secourir (juste un petit exercice de décrochage, ouf!, il ne fait que semblant). On ressort à 19h, pendant une accalmie (Daniel et Michel, qui nous attendent dans les voitures, sont sortis sous la pluie-neige), même si le Mistral est glacé. Retour au gîte, douche puis repas pour les 2 groupes déjà rentrés.

Vers 21h30, on reçoit des nouvelles que les premiers commencent à sortie d'Autran (ce qui est parfaitement normal comme horaire vu l'objectif), mais on commence un peu à s'inquietter pour l'équipe du Caladaïre, qui était sensé passer 8 à 10h sous terres, donc être sorti au plus tard vers 20h. Un peu avant 22h, une première équipe de 3 cadres part pour l'entrée, et avec le reste des cadres présents, je commence à me préparer pour aller prêter main forte si besoin. Au final, juste au moment où les 3 cadres arrivent au parking, on reçoit le message que l'équipe vient de sortir : ça a juste pris un peu plus longtemps que prévu.

Samedi : nettoyage du matériel et retour.

Après le petit dej, rangement de nos affaires, puis nettoyage du matériel collectif.

Un dernier pique nique au gîte, puis debriefing collectif puis individuel pour ceux qui voulaient, et retour à la maison sous un nouveau déluge.



Bref, un stage génial malgré le fait qu'on se mouillait beaucoup à cause des fortes précipitations du premier weekend.

Si ça intéresse quelqu'un, Harry propose un autre stage pendant les vacances de la Toussaint : si quelqu'un veut faire une stage un peu poussé, n'hésitez pas (à titre d'exemple, un des stagiaires "découverte" avait fait une unique cavité avant le stage, à -40. Le dernier jour du stage, il est allé à -400 à Autran)

samedi 9 mars 2024

A la recherche du bouquetin perdu.

Grotte de Pitcheroc 2 ou grotte du Virus


Mercredi 6 mars

Présents : Sophie, Denis, JPP


Vers la mi-février, j’ai reçu un mail de Juliette R., qui effectue un service civique à la LPO Grands Causses. Elle travaille sur l’évolution et la disparition progressive du bouquetin dans le massif central dans la période de l’Holocène.
En 2005, j’ai visité et effectué la topographie d’une cavité située en rive gauche de la rivière La Clamoux, au lieu dit Pitcheroc. Je me suis souvenu de la présence d’ossements calcifiés dans un gour, dont un crâne que j’ai attribué à un chevreuil ou un animal similaire. Une mâchoire arrondie atteste de la présence d’un autre animal inconnu pour moi. J’en ai fait part à cette dame et envoyé la seule photo que je possède datant de 2005. Elle a eu l’air très intéressée et m’a demandé des photos supplémentaires.
Le problème, sur la topo j’ai noté la présence de deux étroitures descendantes assez difficiles à franchir lorsque l’on remonte. Courageux mais pas téméraire, j’ai demandé à Denis de m’accompagner. Doté d’un appareil photo « haute performance », il a tout ce qu’il faut pour faire de bons clichés.

N’ayant pas noté sur la topo l’emplacement des ossements, nous cherchons ceux-ci pendant une bonne heure. La cavité comporte deux galeries principales. Celle de gauche explorée en premier ne donne rien. 

                                           Belle corniche surplombant un vide de 5 à 6m.

Heureusement, nous les trouvons en dernier recours de l’autre coté, à mon grand soulagement. 



Salle du gour calciné
                                                                    crâne vue de dessous
                                                           Mâchoire arrondie d'un autre animal

                                                       Crâne avec embase d'un bois

Nous sortons dans un étonnant nuage de poussière dû à l’exceptionnelle sècheresse qui règne sur le minervois. Notre sous-sol commence à en être vraiment affecté.

J'ai envoyé les photos pour "expertise", sur les traces du fameux bouquetin ?